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My New Jersey Experience

27 juin 2008

C'est par là que ça se passe maintenant

Parenthèse Princeton terminée. Retour en Europe, il y a un an déjà. En Europe mais pas en France, en Angleterre plus tôt, où je continue minutieusement à repousser le moment où je devrais trouver un vrai job. Et cette fois, j'ai fait un gros coup, plaçant quatre ans entre lui et moi. Sil y a toujours des flux RSS qui pointent par ici, et des propriétaires de flux RSS qui pointent par ici que ça intéresse, c'est désormais par là que ça se passe. Il n'était pas possible de conserver un blog intitulé Sam In Princeton sans être à Princeton. Ce post est donc le dernier de ce blog.

"It was the best of times, if only somebody had told me".

Sam, moved on

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29 mai 2007

24 Scrubs Lost in the House

fristLa télé américaine n'a pas QUE des talk-shows et des real TV shows a proposé à vous demander qui est de celui qui le fait ou de celui qui le regarde est le plus à plaindre. Quand on a supprimé la pub, elle regorge même de shows tout court, ou séries, qui sont pour un nombre surprenant d'entre elles, complètement addictives. Une série, c'est des exigences scénaristiques particulières et des personnages qui se contruisent au fil des épisodes. Quand ça marche, ça dure dix saisons et on parle dix ans après le dernier épisode. Il faut donc nous voir, frénétiquement attendre que nos téléchargements illégaux se terminent pour nous jeter sur le dernier épisode de la drogue du moment.

Il y a toujours Jack Bauer qui lutte un jour par an contre les terroristes les plus terrifiants de la planète, qui  en passant n'ont toujours pas compris après six saisons qu'ils pourraient augmenter les chances de succès de leurs plans machiavéliques en sévissant ailleurs qu'à Los Angeles. Bauer, c'est Zorro avec un automatique à la ceinture, c'est Batman, avec Chloé O'Brian dans le rôle d'Alfred, c'est le Cid tiraillé entre sa passion biblique et la certitude qu'il est le seul à pouvoir empêcher un génocide, c'est le Comte de Monte-Cristo emprisonné en Chine, c'est John McLane avec une ligne directe dans l'oreille du président des Etats-Unis et pour tout ça, on le suit, fasciné, botter le cul à des méchants très très méchants pour que survive l'Amérique. Quel homme !

Il y a aussi Lost qui à mon sens est une expérience scientifique à grande échelle visant à déterminer jusqu'où on peut mener l'intérêt du téléspectateur par le bout du nez et le prendre pour un concombre décérébré. Un jour, un mec va sortir un bouquin là-dessus dévoilant les résultats de cette gigantesque étude. Trop à l'étroit avec dix personnages ? Comment amener plus de gens sur une île déserte référencée sur aucune mappemonde ? Pas de problème, je vous présente la boîte magique, qui fait apparaître n'importe quoi pourvu que ça permette de faire un nouvel épisode abracadabrant ! En tout cas, depuis cette série, le monde de la science est sûr que n'importe qui peut s'improviser scénariste, y compris un cochon d'inde prématuré sous perfusion de méthadone.

Dans un autre style d'humour, que je qualifierais d'intentionnel, j'ai découvert ici deux autres séries, deux séries médicales qui m'ont accroché et dont je n'avais pas connaissance en France. Scrubs, les débuts d'un jeune médecin rêveur et décalé tout juste sorti de sa Med school, et lâché en patûre à un hôpital urbain et à son personnel. A mon sens plus drôle et recherché que Friends, même si l'humour plus décalé est souvent moins accessible. J'en ai avalé six saisons d'une traite, peut-être même deux fois.                                     

Et plus récemment, j'ai découvert House. Gregory House, diagnosticien génial, mais personnage aigri, blessé, fier, froid, calculateur, arrogant, solitaire, boiteux, drogué aux calmants et en tout point détestable, lutte avec son équipe de spécialistes (ah, Alison Cameron …) contre ce qu'il peut arriver de pire et de plus improbable au corps humain. Il est l'oncle effrayant, le prof haï, le médecin cauchemardesque, le boss craint, l'analyste pince sans rire des plus courantes comédies humaines. Inhumain et de mauvais goût, il est surtout un incroyable logicien, croisé de la médicine moderne contre les maladies les plus fourbes et vicieuses. Il est l'enfoiré qu'on ne peut ni licencier ni détester, parce qu'il est ultra-brillant, qu'il a raison même quand il se trompe, et qui se sert de ses résultats comme circonstances atténuantes.

Il ne faut pas compter sur lui pour y aller par quatre chemins pour vous annoncer que vous allez mourir dans des souffrances horribles et que la médecine ne peut rien, mais alors rien pour vous. En général, ça se résume à : "You're dying". Ce qu'il y a de rassurant, c'est que si la médecine peut quelque chose pour vous, alors House bravera l'éthique, bon sens et protocoles à grands coups de differential diagnosis pour identifier la cause improbable de votre mal et y trouver un remède, et que plus souvent que le contraire, il y parviendra. Et quand les méandres tortueux de son cerveau auront finalement accouché d'une explication sinueuse, inédite et satisfaisante, il marquera la fin de son diagnostic de cette phrase récurrente : it's perfect ! Explains everything !

Et puis j'allais oublié, l'action est sensée se dérouler au Princeton-Plainsboro Teaching Hospital. That's right, à domicile ! Et même si l'hôpital en question n'existe pas, il y a quand même de belles images du campus de Princeton et du Carnegie Lake au générique. Tout ça pour dire que je suis fan, que j'ai avalé les deux premières saisons en dix jours, et que la troisième arrive. Princeton peut dormir tranquille, House veille.

A venir : comment j'ai trouvé un avenir.

21 avril 2007

21 Avril 2007

questionmarkBon, et bien voilà, va falloir y aller.

Ici on votera samedi, de huit heures à huit heures (ce qui nous laissera le temps de réfléchir un peu dans l'urninoir), de sorte que les résultats de dimanche soir à 20 heures incluent les expatriés (sympathique attention).

Cette année, j'ai fait le boulot, en tout cas ce qu'il était possible de faire depuis l'étranger et ça m'a pris du temps : éplucher le journal quotidiennement, consulter les blogs politiques, surfer sur les sites officiels, regarder des vidéos,  se renseigner sur l'opinion internationale, voir les sondages, diversifier les sources, discuter avec qui voulait bien évoquer le sujet, parcourir les propositions et les déclarations, lire les mails envoyés aux "français de l'étranger" par les candidats (à croire qu'expatrié ou français expatrié, c'est vulgaire) et même, dépoussiérer quelques notions de théorie des jeux jadis connues (paradoxe de Condorcet, pari de Pascal, théorême d'impossibilité d'Arrow, si ça vous intéresse, regardez, c'est à la fois déroutant et instructif).

Je pensais en avoir fait assez pour me "faire une idée" et "choisir mon candidat". Pourtant, tout ça m'amène seulement à constater qu'entre les bourdes,  les diabolisations, les stigmatisations, les coups bas, les luttes d'influence, les déclarations à l'emporte pièce, les déclarations pas à l'emporte pièce, la désinformation, les caricatures, les néologismes, les insultes, les absences de charisme, les excès de charisme, les impôts sur la fortune, les propositions venues de l'espace, les opportunes parutions de livre, les dérapages, les appels, les rappels à l'ordre, les visites symboliques, les petites phrases, les surnoms trop in, les adoubements, les reniements, les trahisons, les retournements, les démissions, les soumissions, les pièges des imitateurs, les faux procès, les vrais procès, les interprétations multiples, les scoops, les scooters volés, les sous-marins, les bilans, les contre-bilans, les photos campagnardes, les aberrations diplomatiques, et surtout, surtout, les incroyables enfantillages partisans (genre ça et ça, et j'aurais pu mettre au moins un lien sous chacun des autres termes de cette énumération, mais je n'en ai pas plus envie que ça. Trop long), il n'y a pas un camp qui ne m'ait donné l'occasion de virtuellement m'étouffer de rire ou d'indignation. Certains plus que d'autres cela dit, mais aucun suffisamment peu pour que je revienne sur ma non-décision de, comme on dit le mercredi soir, checker, et puis on verra bien le ou les présidentiables qui sortent au flop.

Pas comme à l'échafaud, mais sans enthousiasme. J'aurais au moins évité de subir le battage en France.

Sam, qui ira quand même.

Edit : 21/04/07 23:00 le texte de ce lien n'arrête pas de changer, suite à une traînée de poudre sur la blogosphère. Mais on en parle depuis ce matin et .

13 avril 2007

Short story

poker_chipsMercredi soir. Le Wednesday Poker Tour fait une nouvelle fois étape à l’Appart, J’émerge un quart d’heure avant l’heure convenue, dans un état proche du Massachusetts, la faute à une grippe assommante, alors qu’arrivent les premiers joueurs. Sean et Brian, les irlandais, et leur escorte espagnole, les jeunes loups venus de l’empire de l’est, ce vieux briscard de Sexy, Couwtekx le commentateur et bien sûr, le Major. David le fourbe est en voyage et se livre probablement à d’autres activités illégales, J. E. est injoignable, et aucun des autres joueurs occasionnels ne s’est manifesté. Neuf joueurs seulement, donc. Ca s'annonçait déjà plus rapide qu'à l'accoutumée.

Vingt minutes après l’heure convenue, les joueurs sont attablés, la mise collectée, les chips distribuées, le réveil programmé, les regards concentrés et les cartes comptées. Première donne. Ma première main : cinq et huit de cœur. Pas terrible ascendant naze, mais à ce stade de la partie, toutes les mains sont jouables.

Flop : valet de trèfle, dix de cœur, cinq de carreaux. Possibilité de straight. Peu de chance de flush. Me voilà avec une paire de cinq. Seuls Phil, un des autrichiens et Sexy mettent de l’argent sur la table. Ils chassent la suite. Si elle ne tombe pas, ma paire de cinq risque de faire la main. I call.

Turn : deux de cœur. Quatre cœurs, mais moins de 20% de chance de voir tomber un cinquième cœur. La bonne nouvelle, c’est que je suis toujours leader avec ma paire de cinq. I call. Phil met six fois la blind, histoire de voir qui se laissera intimider. Peine perdue. Nous serons trois à voir la rivière. I call.

River : roi … de cœur.  L’inespéré cinquième cœur … Il y en a probablement au moins un qui a touché sa suite, mais je me retrouve avec cinq cœurs, ce qui est bien mieux que ma paire de cinq. Opération check-raise, la main ne peut pas m’échapper. Phil met un quart de ces jetons. Sexy double. Soudainement, toute la table est attentive. De l’action à la première main, c’est plutôt rare. Ils ont la suite tout les deux, l’un  la petite, au roi, l’autre à l’as. Il ne me reste qu’à faire fructifier ma couleur venue de l’anti-monde des probabilités. I call. Et c’est à ce moment que l’autrichien pousse sa pile entière. All in. Première main. La tension monte d’une centaine de crans. Si Sexy ou moi suivons, il y aura une éjection au premier tour. Sexy suit, confiant. Ils sont fous ! Et s’il y en avait qui avait une meilleure couleur. Hmm, peu probable, ils chassaient tous les deux la suite et ils l’ont euI call. Trois joueurs all-in. Deux sorties assurées ou presque. Un record pour une première main. Showdown.

Sexy sort un as et une dame. Assez pour faire une belle et inutile suite. J’exhibe fièrement ma couleur. Sexy est dehors. Phil retourne une dame et un neuf. Une plus petite suite que Sexy. Sweet !!! ... Hey wait, they're both hearts ! Deux cœurs, la configuration insoupçonnable, il chassait la suite avec deux cœurs ! L'anti-monde des choses improbables s'est manifesté deux fois sur la même main, et ça fait mal ! Sa couleur est meilleure que la mienne !

Un instant d’incrédulité et de colère plus tard (ma capacité à me mettre sous pression pour une simple partie de poker me surprend moi-même, même si c'est évidemment l'attrait principal de ce jeu), me voilà obligé d’accepter que je me suis fait sortir, au premier tour, après moins de deux minutes de jeu, chez moi. Une honte et une première. La simulation de la main sur internet a montré que j’avais les probabilités pour moi jusqu’à la rivière, ce qui n'arrange pas la frustration de mon ego. Comme quoi ça ne suffit pas toujours.

Sam, poker modjo lost

   
9 avril 2007

So, I am getting older again!

24logoVingt-quatre. La vingt-quatrième aura été d’assez loin la plus riche. Comme à chaque fois ces dernières années à cette saison, il y a ce sentiment de laisser derrière soi un palier, autrefois anticipé, aujourd’hui révolu. Avec les inévitables comparaisons que cela entraîne. Vingt-quatre sonne étrangement exponentiellement plus adulte que vingt-quatre moins un. J’en connais qui à cet âge sont sur le point de se marier, voire savent avec quasi-certitude ce qu’ils feront dans six mois, avec qui et à quel endroit. J’ai de l’admiration pour eux. Mais ça n’est clairement ni mon cas, ni mon intention. Pour le moment en tout cas.
J’ai passé le week-end de mon anniversaire à parler anglais avec des américains, à baragouiner de l’allemand avec des autrichiens, à ânonner de l’espagnol avec des mexicaines, à bafouiller de l’afrikaans avec des sud-africaines, à bredouiller du français avec des suisses et quelques français à l'occasion. Il y a eu de l’animation, des rencontres, encore et toujours, des danses latines, des cris, des rires multilingues, et un lever de soleil admiré par la fenêtre du balcon, le tout en guise de répétition d’une vraie fête d’anniversaire qui aura lieu la semaine prochaine pour des raisons obscures et complexes de calendrier.

Honnêtement, les visages et les accents, je ne pourrais me souvenir de tous. Mais il restera cette indescriptible atmosphère, qui aura rendu mon séjour si riche. Cette dernière a néanmoins le tort de peu m'aider à déterminer ce que sera l’an vingt-cinq. Il va sans doute falloir attendre une douzaine de mois pour savoir.

Merci à ceux qui y ont pensé. Retardataires, il y a de la place dans les commentaires.

Sam,  as old as a day in Jack Bauer’s life is long, but in years.

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2 avril 2007

Catch up

parcheminCher lecteur,

Contrairement à ce que tu pourrais croire vue la fréquence de mes derniers billets, non je ne suis pas encore mort d'obésité. Et au cas où ça t’intéresse, tout va bien.

Dernièrement, disons que j’ai été occupé. Ecriture d’un article qui n’en finit pas de ne pas vouloir se terminer, quelques départs, quelques arrivées, quelques rencontres, quelques soirées newyorkaises, beaucoup de soirées princetoniennes, un déménagement à l’Appart, où j’ai enfin, après dix mois, une chambre. Et puis après quelques mois plutôt calme, l’Appart a retrouvé son activité de fin de semaine. Pas un samedi soir depuis un mois où moins de dix personnes y ont passé la nuit. Il y a même eu le week end dernier, une ghost party, une soirée, annulée au dernier moment sans que nous soyons au courant. Quand la before et l’after se touchent ... c'est party remise.

J’ai suivi la campagne électorale avec attention et un intérêt moyen. J'ai été surpris de la voir s'installer jusque dans ma boîte mail, puisque j’ai reçu la lettre aux français établis à l’étranger de Nicolas Sarkozy. J’attends celle de François Bayrou (The neither/nor candidate, selon le New York Times, une traduction efficace de "troisième homme"), que d’autres ont reçu. Pas de nouvelle de Ségolène Royal. Je vais même pouvoir mettre mon bulletin dans l’urne à domicile, puisque Princeton abrite un bureau consulaire. 

L’autre préoccupation du moment, c’est ce qu’il adviendra de ma peau quand la parenthèse Princeton sera terminée. Les paramètres : prêt étudiant, envie de faire de la recherche, prêt étudiant, envie de continuer à l’étranger, prêt étudiant … Je n’ai pas encore la solution mais j’y travaille.

Aujourd’hui, c’est un anniversary pour moi. Cela fait exactement un an que j’ai posé le pied sur le sol US, que je n’ai quitté que trois semaines depuis. Ce fut une bonne année. Très riche. Mais il est trop tôt pour en faire en bilan. Dans trois mois je quitterai cet endroit. J’irai vraisemblablement faire autre chose, ailleurs, ce qui ne veut pas dire que je ne sais encore ni quoi, ni où ...

Ce blog a donc également fêté sa première bougie. Presque soixante-dix billets, à intervalles soigneusement irréguliers, soit une moyenne bien meilleure que ce que je m’attendais à tenir, malgré la récente baisse de régime. Il fut aussi mon meilleur vecteur de communication (souvent unilatérale, hélas) avec le monde extérieur, avec la France. L’exercice d’écriture fut en tout cas enrichissant.

Je pense retrouver un rythme d’écriture régulier très bientôt. D’ici là, bon vent.

Sam, back on track

5 février 2007

Superbowl XLI

dolphins_stadiumAujourd'hui, dimanche 4 février 2007, c'était le Superbowl, la grande messe sportive et publicitaire annuelle des USA. Cette année le Superbowl opposait les Colts d'Indianapolis aux Bears de Chicago (ce qui ne veut pas dire que des chasseurs venus de l'Indiana ont passé leurs soirées à se battre contre des ours de l'Illinois, ce sont les noms des équipes, soyons d'accord, mais il semble que personne ne se souvienne des équipes d'une année sur l'autre, donc vous pouvez soigneusement ne pas les retenir). Les médias ont passé les deux semaines précédant le match à couvrir chaque pas des joueurs et chaque rumeur dans un built up absolument inutile. Et aujourd'hui, jour de match,  les happy few qui ont payé leur place 5000 dollars ont du être ravis de constater qu'il pleuvait des cordes sur le stade des Miami Dolphins, théâtre du match de l'année.

Le football américain, en gros, est un jeu de gagne terrain, ou chaque équipe à quatre tentatives pour avancer de dix yards, afin de pouvoir obtenir quatre autres tentatives pour avancer de dix yards, jusqu'à l'en-but adverse. Subtil. Dans une équipe, chaque joueur à sa spécialisation, de "celui qui va courir comme un dératé sur la deuxième mise en jeu si son équipe est en attaque et à moins de sept yards à couvrir", à "celui qui va dégager son camp à la remise en jeu", en passant par "celui qui va donner son corps pour défendre le premier coureur en attaque", "celui qui doit charger le running back adverse en défense" ou "celui qui prendra la place de quaterback si les trois autres qui sont meilleurs que lui se blessent". Du coup, une équipe de football américain, c'est quasiment cent joueurs pour trente mille livres de muscles et testostérone. Et chaque équipe change intégralement entre chaque tentative, qu'elle attaque ou qu'elle défende. En conséquence, un match de football américain est aussi haché qu'une conversation téléphonique le soir du nouvel an. Comme il s'agit de la plus grosse audience de l'année, CBS place une page de pub tous les arrêts de jeu, soit toutes les minutes de jeu en moyenne, et facture la seconde 85 000 dollars. Et à ce prix là, les publicitaires mettent le paquet, créant des spots pour l'occasion, et faisant des efforts inhabituels de créativité (non, je n'aime toujours pas la télévision), à l'image des pubs pour BudLight, dont une est en passe de devenir mythique, ou celles pour le site careerbuilder.com. Mais enfin, ça reste de la pub.

Aujourd'hui, c'était le 41ème Superbowl, écrit ici, pour une raison qui m'échappe, "Superbowl XLI", à ne surtout pas confondre avec "Superbowl Xtra Large Interest". Parce qu'il faut reconnaître qu'il y a des activités plus intéressantes qu'un match de football américain où l'enthousiasme et l'attention sont beaucoup plus stimulés, comme la pêche à la ligne ou l'observation d'un robinet qui goutte. Mais, soyons juste, il y a des activités plus ennuyantes, comme regarder un match de baseball (l'autre sport américain où il ne se passe rien) ou jouer à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" avec un chien empaillé. Regarder un Superbowl sans l'aide de gallons de bière et d'une bande de potes, peut, according to the surgeon general, entraîner la mort par ennui, et on remarquera que personne ne s'y risque. Voilà qui est dit.

Sam, bored to death

4 février 2007

Oh Wii !

wiiCouwtekx, un de nos nouveaux arrivants / stagiaires / français / copains au pseudo peu épelable vient de faire l'acquisition de la console de septième génération qui fait tant de bruit, si peur à Sony et Microsoft, au nom affirmatif et désagréable en français, la Wii. Le concept ? La "manette" ou Wiimote est une petite télécommande BlueTooth, capable de détecter la position, l'accélération et l'orientation de la main du joueur dans les trois dimensions et qui permet de simuler, au choix, un volant, une épée, une raquette de tennis, un club de golf ou un pistolet ! Il est vrai que ça change le comportement du gamer qui n'avait pas autant bougé devant sa télévision depuis que les VHS d'aérobics sont has been. Résumé d'une semaine fictive avec la Wii.

Jour 1 : Excité par cette nouvelle acquisition, vous invitez une poignée de potes pour tester le gameplay multijoueur. Tout le monde trouve le concept génial, révolutionnaire même, et tellement convivial. Grand succès. Votre lampe de salon y passe, vous décidez de vider le salon de ses meubles. Vous cassez la table en verre dans le déménagement. Qu'à cela ne tienne, tout le monde s'est bien amusé, vous et votre Wii êtes populaires !

Jour 2 : Courbaturé, vous vous claquez au premier trou de votre parcours à "Wii Golf". Vous mettez au point un programme d'échauffement à base de home trainer et d'étirements. Vous faites signer une décharge à ceux de vos amis qui ne s'y soumettent pas. L'attraction de jour, c'est Arnaud, qui déjà sur une console classique se penchait en tournant sa manette dans les jeux de course automobile, et mime maintenant le tennis comme s'il y était : service, revers, jeu de jambes, smash, course vers l'avant, et décibels façon Seles ascendant Sharapova. Rassemblé derrière la télévision pour le voir s'agiter, tout le monde éclate de rire quand en réception de service, les jambes écartées, l'oeil attentif, il passe rapidement une main sur son front pour effacer une goutte de sueur. Quand il enlève son pull et va chercher une banane dans le frigo au changement de côté, vous faites une vidéo avec votre téléphone portable. Le soir même, vous la publiez sur YouTube.

Jour 3 : Vous commencez à regretter la poularité de votre nouvelle acquisition. Depuis trois jours, votre salon n'a pas désempli. Vous passez votre temps à décongeler des pizzas et à emmener les poubelles de verre à la benne. Quand vous réussissez à attraper une Wiimote, vous prenez une branlée. Tous vos potes ont plus joué que vous. Malheureusement, vous ne pouvez même pas les envoyer acheter une console, vu qu'elle n'est en stock nul part. Charles a le malheur de dire que les graphismes sont moches et le gameplay limité. Vous le virez de chez vous, effacez son numéro du répertoire de votre téléphone et le bloquez sur MSN.

Jour 4 : Vous êtes réveillé à sept heures du matin par un huissier qui vous apprend que Arnaud vous attaque pour violation de son droit à l'image, à cause de la vidéo de ses performances tennistiques sur YouTube. Il y a onze potes dans votre salon qui ont organisé un rallye "24 heures de Wii tennis". Le score est de 123 sets pour les filles à 119 pour les garçons. 5-3 pour les garçons dans le 243ème. Service à suivre. Vous rangez le salon et sortez faire un jogging, pour pouvoir entrer en jeu et aider les garçons à remonter. Vous oubliez de mettre la lanière de sécurité autour de votre poignet et envoyez accidentellement votre Wiimote s'écraser contre un mur.

Jour 5 : Stéphane, plein de ressources, décide d'augmenter le réalisme des sensations en scotchant sa Wiimote au manche de sa raquette de tennis. Bilan: un nez, une lampe et un trou dans le mur. Vous vous réjouissez qu'il ne possède pas de Magnum 357.
Parti acheter des kebabs pour tout le monde, Sylvain est aggressé par une petite frappe qui en veut à son portefeuille. En pleine confiance après 59 victoires en autant de combats à "Wii Boxing Champions", il décide de faire face et de se défendre. Il réapparaît chez vous les yeux gonflés et la lèvre ouverte, sans portefeuille, ni kebab.

Jour 6 : Vous recevez la visite de la police au milieu de la nuit. Les voisins du dessous se plaignent de n'avoir pu fermer l'oeil depuis une semaine, parce que "ça saute dans tous les sens jusqu'à pas d'heure" chez vous et "qu'ils sont bien pour que les jeunes gens s'amusent, mais au nombre qu'il y en a, c'est quand même pas très catholique tout ça". Vous vous excusez, jurez de veiller au grain, insistez pour convaincre les agents que ce raffût est dû à une console de jeux, pensez même à les inviter à la tester pour les amadouer. Vous vous ravisez quand vous apercevez Stéphane lorgner sur les armes que portent les flics à la hanche.

Jour 7 : Arnaud retire sa plainte parce que la vidéo fautive a été vue plus de 200 000 fois en trois jours. Il vous emprunte votre WebCam pour pouvoir se PodCaster régulièrement. Soulagé mais échaudé par l'expérience, vous mettez la Wii en vente sur eBay pour un pris ridicule, vous achetez une Xbox 360 avec le prix de la vente plus 500 dollars de votre poche. Vous achetez "Sudoku Experience 2007" et passez la journée dessus. Ca y est, vous êtes tranquille.

30 janvier 2007

Reason why this blog should be bilingual

En furetant la blogosphère, je suis tombé sur une série d'articles (BBC, Scientific American, Medical News Today entre autres) qui rapporte les résultats d'une étude canadienne. Celle-ci tend à montrer que la pratique à long terme de deux langues aide à repousser l'apparition de la maladie d'Alzheimer de quatre ans en moyenne, différence indépendante des critères de genre, d'éducation, d'immigration, de différences culturelles ou de carrière professionnelle. Il semble probable que l'effort nécessaire à l'utilisation de deux langues au quotidien améliore la circulation du sang dans le cerveau, "préservant" ainsi la santé des connections nerveuses.

Bien sûr, le statisticien affuté aura noté que l'étude a été faite sur 184 patients, soit une fraction négligeable de la population mondiale, et qu'avec une étude statistique aussi exhausitve, la différence de quatre ans est tout sauf significative. Mais si c'était vrai ? Parce que ça ne semble pas suffisamment idiot pour ne pas donner envie d' y croire. Dans ce cas, l'investissement fait en venant aux USA devient plus porteur que prévu. Ça me donnerait presque envie de dépoussiérer mon allemand. Et puis de me mettre au coréen, au chinois, à l'espagnol, au latin, au langage des signes, à l'esperanto, au javanais et au C++, juste pour être sûr ...

Sam, aspirant multilingue

29 janvier 2007

The return of the curse of the party driver

DSCN1740Voilà que ce week end, alors que j'avais juré, mais un peu tard, qu'on ne m'y prendrait plus, je me suis à nouveau retrouvé capitaine de soirée, pour une nouvelle fête a Philadelphie. Remarquez, depuis que la sécurité routière a choisi de faire de mon prénom une encombrante antonomase (on notera que cette campagne ne s'adresse qu'aux djeuns qui parlent le Essemmesse), je me sens de moins en moins susceptible d'y échapper.

Alors voilà que, d'humeur corvéable, je me suis à nouveau confronté à cet instantané de comédie humaine, mais en en choisissant, cette fois, d'en prendre un meilleur parti.

Parce qu'il y a des situations burlesques dont un oeil sobre peut rire qui échapperont systématiquement à l'australopithèque. Le conducteur peut donc se gausser de ceux qui ont l'impression de rencontrer une nouvelle tête et lui demande son prénom pour la quatrième fois en autant de soirées, puis avouent, plus ou moins crédiblement, que ses réponses à leurs questions leur rappelle vaguement quelque chose.  Dans ces conditions, les relations avancent à une vitesse minimaliste, mais elles avancent néanmoins, parce qu'il y en a certains qui sont suffisamment sûrs de l'avoir déjà vu pour ne pas oser lui redemander son état civil sentant confusément que s'ils avaient de la mémoire après deux bières, non seulement ça se saurait, mais ils se souviendraient de ce qu'on leur dit d'un week end à l'autre. Il y en a même, plus rares, qui se souviennent de son prénom. En général, le conducteur, lui ne se souvient pas d'eux, parce que ce soir-là, il n'était pas de service ...

Le conducteur doit parfois prêter son téléphone à ses potes qui en sont dépourvus, pour que ceux-ci enregistrent les coordonnées de telle ou telle hypothétique ou passagère conquête, ou de tel ou tel plan incruste dans une ville lointaine où ils iraient bien faire du tourisme. Des mois plus tard, ces coordonnées lui paraissent hautement intrigantes quand il décide de faire du tri dans son répertoire, jusqu'à parfois lui faire craindre un Alzheimer précoce.

Trompant son monde en remplissant sa bière d'eau pour conserver l'effet branché et festif que confère à sa démarche la bouteille de bière à la main, sans se départir de son devoir, le conducteur peut parfaire sa taxinomie du fêtard et rajouter entre "Celui qui danse comme si c'étaient les mouvements de son bras qui mettaient l'ambiance" et "Celle avec le forfait string - piercing - je te raccompagne au parking" (Merci Monsieur Elmaleh) "Celle qui se fait chier toute seule dans son coin mais qui porte Get Lost ! écrit sur le visage". Agressé par la musique trop forte et l'éventuelle fumée, le conducteur se réfugie dans les chambres, endroits toujours propices à des contresoirées privées, où des petits groupes encore civilisés font connaissance autrement que dans un corps à corps moite sur la piste de danse, répondant aux questions par des histoires rôdées par l'habitude, et échangeant quelques légendes urbaines existantes ou en devenir sur les connaissances communes qui les ont amenées ici.

Parfois, ce sont les passagers qui décident d'eux-mêmes qu'il faut rentrer, et c'est avec un brin de joie, une once de soulagement et une truelle de mauvaise foi que le conducteur s'entend dire "Ah, déjà ?". Reste à espérer que la tectonique de la pile de manteaux n'a pas séparé sa veste du contenu de ses poches. Bien sûr, comme le temps passe à une vitesse différente chez l'austalopithèque, la mise en branle paraît longue au conducteur, et il aurait probablement eu le temps de tuer un âne à coup de figues avant que tout son monde soit rassemblé à l'extérieur. Mais entraîné par la joyeuse ambiance qui règne sur le chemin de la voiture, il se prend au jeu du bilan de la soirée et participe aux descriptions insultantes par des raccourcis honteux et cruels de ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, marqués la soirée ... et dont tous, à son exception, ignore le prénom.

Sam, c'est moi.

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